Le déconfinement de votre vie privée
August 16th, 2019
Période de confinement oblige, les outils de télétravail sont fortement sollicités à l’heure où de plus en plus d’outils numériques affichent des « business model » basé sur la revente de données personnelles. La forte augmentation de téléchargement de logiciels ou applications à but collaboratif laisse actuellement la place à une fuite massive de données. Les gouvernements ne sont pas en reste avec la volonté de vouloir utiliser le tracking pour surveiller la propagation épidémique.
Alors que la Quadrature du net soulève le souci de la récupération de nos données par Orange pour pister la population (en violant au passage un article du RGPD) afin de veiller au bon respect du confinement (ici : https://cutt.ly/8tOkzOp), les failles en terme de confidentialité de certains logiciels et applications sont à pointer du doigt. S’il nous est difficile d’agir sur les actions d’un opérateur téléphonique, nous pouvons en revanche veiller aux outils que nous installons sur nos ordinateurs et smartphones. Les exemples sont nombreux sur les sites spécialisés de logiciels qui ne respectent aucune des mesures primaires de sécurité. Zoom par exemple, outil de visioconférence largement utilisé et médiatisé actuellement (notamment par les gouvernements Français et UK pour ses réunions ministérielles) agit en réalité comme un malware et fait preuve d’un laxisme effarant au niveau de la sécurité (https://cutt.ly/mtOkgJC). Les outils les plus réputés comme Slack, Microsoft Teams ou Google Hangout Meet sont quant à eux loin d’être des exemples en terme de confidentialité.
Il existe pourtant de très bons logiciels permettant de travailler à distance et ce avec le souci de la vie privée et de la bonne gestion des données personnelles. Purism, société américaine de création de solutions hardwares et softwares avec une forte orientation sur la confidentialité et la sécurité, proposait récemment un article recensant les meilleurs outils de travail à distance (à destination des anglophiles : https://cutt.ly/ItOkpvf). On pourra également s’intéresser de prés aux solutions libres du réseau Framasoft (https://framasoft.org) qui proposent des outils d’une grande efficacité et ce, avec dans le viseur une éthique à toute épreuve vis à vis des données utilisateurs. On rappellera également que l’utilisation d’un VPN (comme protonVPN) et de logiciels de messagerie sécurisés (comme Signal) sont un minimum pour protéger vos données et votre anonymat. Enfin, il est conseillé d’exclure les navigateurs comme Google Chrome ou Microsoft Edge. Privilégiez davantage Firefox accompagné d’extensions comme Privacy Badger (https://privacybadger.org/) et uBlock origin.
Les droits relatifs à la confidentialité sur le net sont mis à mal durant cette période, la pandémie devenant un prétexte à l’utilisation d’outils et de technologies invasives. Au niveau gouvernemental, les demandes permettant de surveiller la propagation de la pandémie sont inquiétantes et laissent ouverte la porte de la surveillance de masse (https://cutt.ly/AtOkt6S). Le « tracing » et le suivi des personnes inquiètent et tendent à dessiner les contours d’un futur effrayant ou la technopolice et l’algocratie décideront pour nous. La pandémie, prétexte pour une « acceptabilité sociale » de solutions de flicage, ne doit pas devenir une raison pour s’asseoir sur nos principes démocratiques (https://cutt.ly/3tOkwKw). La vie privée et la capacité de disposer de notre libre-arbitre sont des droits humains fondamentaux, dans la vie réelle comme dans le monde virtuel. Il est donc urgent que chacun prenne conscience de l’importance des outils qu’il utilise.
Si vous tenez à vous tenir informé des dernières infos au sujet des outils de surveillance instaurés par l’État, je vous invite à suivre l’activité de Technopolice sur www.technopolice.fr, une instance créée et soutenue par La Quadrature du Net (www.laquadrature.net), une association qui défend et promeut les libertés au sein de l’espace numérique.